ATTENTION AUX TROUS ! (Ce site est en construction...)
Carl ROGERS
Psychologue
États-Unis
Il est le fondateur de l’Approche Centrée sur la Personne (ACP). Sa théorie se base sur l’alliance particulière qui s'établit entre le praticien en relation d’aide et le consultant. Celle-ci favorise la croissance personnelle de ce dernier afin qu'il puisse surmonter les épreuves qui freinent son bien-être et mette en place les changements nécessaires à son épanouissement. Pour permettre à cette alliance de se tisser, le praticien utilise une approche personnalisée, positive et inconditionnelle. Cela implique qu’il accepte totalement le consultant, indépendamment de ses valeurs, croyances ou situation sociale. Cette approche est basée sur une écoute active et empathique grâce à laquelle le consultant se sent validé et encouragé. Il devient ainsi attentif à la nature bénéfique ou néfaste de ses propres comportements et prend conscience de ses aspirations profondes. Afin de maintenir l’alliance de travail nécessaire à la croissance du consultant, l’ACP présuppose que le praticien fasse preuve de congruence. C’est-à-dire qu’il doit veiller à observer ses propres besoins en parallèle de ceux du consultant. Accordant ses paroles et ses actes, il rend possible, par effet de miroir, la propre congruence du consultant, nécessaire à l’expression de ses besoins. Le praticien en ACP utilise un questionnement ouvert semi-directif* qui laisse la place aux clarifications et permet d’approfondir la compréhension du monde interne du consultant. Cet échange favorise l’identification des pensées limitantes et automatiques et l’émergence d’alternatives potentielles. Le praticien a également recours à la reformulation et à la synthèse afin de donner à entendre au consultant les pensées qu’il a verbalisées. Considérée comme novatrice pour son époque, la théorie de Rogers place l’expérience du moment présent au cœur de la pratique psychologique.
*entretiens directifs = conseils concrets
entretiens non-directifs = absence de conseils
entretiens semi-directifs = conseils occasionnels
Abraham MASLOW
Psychologue
États-Unis
(source: psychologue.net)
Contemporain de C. Rogers, il est célèbre pour sa Théorie de la Motivation qui repose sur l’idée selon laquelle chaque individu est poussé à combler une liste de besoins personnels afin de se développer harmonieusement. Maslow a ainsi élaboré une hiérarchie des besoins que la culture psychologique représente souvent sous la forme d’une pyramide. Ce schéma montre que, pour qu’un besoin puisse être satisfait et favorable au développement de l’individu, les besoins précédents doivent avoir été préalablement comblés. Par ordre de priorité, Maslow évoque les besoins: physiologiques (respiration, faim, soif, sexualité), de sécurité (logement, travail, stabilité, santé), de lien social (amis, amour, sentiment d’appartenance) et de réalisation de soi (quête de sens, valeurs, spiritualité). Si la hiérarchisation de ces besoins est parfois contestée, il en va rarement de même pour le contenu.
"Voilà l'homme tout entier, s'en prenant à sa chaussure alors que c'est son pied le coupable."
(S. Beckett)
Eric BERNE
Psychiatre
États-Unis
Il est le créateur, dans les années 1950, de l’Analyse Transactionnelle (AT), thérapie relationnelle basée sur l’étude de l’interaction entre trois types d’états du Moi: l’Enfant, le Parent et l’Adulte. Selon cette théorie, les êtres humains possèdent en eux chacun de ces trois états et en modulent l’utilisation en fonction de leurs interactions. L’Enfant correspond à l’expression spontanée, le Parent à l’expression socialisée (conditionnée par l’éducation et les valeurs) et l’Adulte à l’expression raisonnée, choisie. Le modèle de l’AT présuppose que les décisions de l’individu prises spontanément dans l’enfance sont le reflet de son comportement actuel. À l’époque, l’enfant, ne disposant pas des clefs de compréhension des situations auxquelles il était confronté, a agi de manière instinctive soit pour se protéger, soit pour être aimé. Aujourd’hui, l’individu adulte tend à reproduire ces schémas instinctifs qui peuvent nuire à ses relations aux autres. L’objectif de l’AT est de redonner à l’enfant d’alors les clefs de compréhension qui lui ont fait défaut afin que l’adulte d’aujourd’hui puisse continuer son chemin sereinement.
Selon l’AT, ces trois états du Moi s’inscrivent au sein d’un “triangle dramatique” où chaque individu prend tantôt un rôle de Sauveur, de Persécuteur ou de Victime. Les transactions correspondent donc aux échanges communicationnels qui ont lieu entre les différents acteurs (Sauveur, Persécuteur, Victime) en fonction de l’état du Moi (Enfant, Parent, Adulte) que ces derniers mobilisent lors de leurs interactions. Selon la théorie de Berne, chaque comportement de l’un appelle une réponse de l’autre. Au fil du temps, ces jeux psychologiques inconscients se sont automatisés, menant aujourd’hui à des blocages communicationnels, sources de tensions et conflits relationnels. Aussi l’analyste transactionnel invite-t-il le consultant à observer, depuis sa position actuelle d’adulte, les transactions psychologiques qui interviennent lors de situations conflictuelles. Ce dernier étudie le rôle qu’il y joue ainsi que l’état du Moi qu’il y déploie. Il peut ainsi prendre du recul sur la situation rencontrée afin d'exprimer ses besoins et émotions du moment pour mieux les accueillir.
L’AT se base sur l’idée d’un être humain fondamentalement positif et autonome qui est libre de modifier le cours de sa vie. Cette approche recherche donc un engagement total de la part du consultant vers le changement qu’il souhaite voir se réaliser.
Georges DEVEREUX
Anthropologue
Psychanalyste
France / États-Unis
Il est le fondateur, dans les années 1950, de l'ethnopsychiatrie. Mêlant l'ethnologie et l'approche psychanalytique, ce champ d'études cherche à établir des liens entre les pathologies d'un individu et les représentations qu'il se fait de son environnement culturel d'origine. Ainsi, selon Devereux, l'étude des pathologies psychiques doit tenir compte du contexte culturel de l'individu. Les classifications psychopathologiques présentées dans le DSM** ne sauraient donc pas toujours donner au praticien une explication fiable du comportement d'un individu issu d'une culture étrangère. C'est pourquoi l'ethnopsyquiatre base son diagnostic sur ses observations cliniques au regard des connaissances qu'il possède sur la culture de son patient. En effet, ce qui est perçu comme pathologique en Europe ou en Amérique du Nord peut être considéré comme un phénomène naturel ou magique chez les populations d'Afrique Subsaharienne ou indiennes d'Amérique, par exemple. Pour Devereux, les représentations culturelles de l'individu conditionnant le développement de son psychisme, attribuer une interprétation systématiquement pathologique aux manifestations psychiques observées peut mener à des erreurs de diagnostics et donc à des traitements thérapeutiques inappropriés.
**DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) = Manuel de référence de classification des maladies mentales publié en 1952 par l'Association Américaine de Psychiatrie et dont la cinquième version a été mise à jour en 2022.
Frank FARELLY
Travailleur social
États-Unis
Disciple de C. Rogers (voir ci-dessus), il exerce d’abord comme praticien en relation d'aide en utilisant l’Approche Centrée sur la Personne. Celle-ci reposant sur l’établissement d’un lien de confiance entre le praticien et le consultant, des séances sur plusieurs semaines voire plusieurs mois sont souvent nécessaires avant d’en observer les résultats thérapeutiques. Découragé, Farelly décide de prendre le contre-pied de l’ACP en poussant ses patients dans leurs retranchements. Au lieu d’utiliser une approche inconditionnelle bienveillante, il préfère les provoquer pour les pousser à agir. Il estime que leurs maux actuels prennent leur source dans leur résignation et leur auto-victimisation. C’est ainsi qu’il crée, dans les années 1970, la Thérapie Provocatrice. Cette approche sans complaisance basée sur la dérision et l’éducation à la dure vise à redonner le pouvoir aux patients en les poussant à devenir acteurs de leur bien-être. Souvent critiqué pour ses consultations abruptes, Farelly a toujours soutenu qu’il souhaitait “briser les liens de dépendance [des patients]” en les amenant à s’affirmer. Pour lui, toute personne, même atteinte de maladie psychique, est forte. C’est pourquoi, si elle est capable de s’affirmer dans le cadre extrême de la Thérapie Provocatrice, elle pourra également le faire à l’extérieur. Pour favoriser la prise de conscience de sa force par le patient, Farelly utilise la stratégie de “l’avocat du Diable” en allant dans le sens de sa plainte et en forçant le trait au maximum. C’est ainsi qu’il en vient, par exemple, à souligner tous les défauts visibles d’une patiente déplorant son physique ingrat. Celle-ci finira par refuser l’énormité de certaines propositions du thérapeute et par définir elle-même ses propres qualités. L’efficacité de la Thérapie Provocatrice repose sur le principe selon lequel le patient n’est jamais sûr d’où commencent et où s’arrêtent les traits d'ironie. Il en vient ainsi à prendre de la distance avec lui-même et à mettre de côté l’opinion des autres pour affirmer la sienne.
Rédigé par Inès Saint-Germain, le 10/05/25